
26 Juin Transformez vos projets artistiques en réalité grâce au financement !
Créer, explorer, partager… mais aussi structurer, planifier, financer.
Derrière chaque projet artistique, il y a une réalité concrète : des ressources sont nécessaires pour passer de l’idée à la réalisation.
Demander un financement peut sembler inaccessible, complexe, voire décourageant.
Beaucoup d’artistes préfèrent s’épuiser à tout faire seuls plutôt que d’oser frapper aux bonnes portes.
Et si vous changiez de perspective ?
Et si, au lieu de tout porter sur vos épaules, vous appreniez à mobiliser les bons partenaires pour donner vie à vos projets ?
Dans cet article, nous allons voir ensemble quelles sont les principales sources de financement accessibles aux artistes, au Québec comme en France, et comment approcher ces partenaires.
Pourquoi chercher du financement quand on est artiste ?

La recherche de financement permet :
- De nourrir une recherche artistique, de participer à des résidences.
- De concrétiser la création d’une œuvre ou d’un projet.
- De diffuser une exposition, une performance ou une œuvre au Québec ou à l’international.
- De vous perfectionner, d’apprendre de nouvelles techniques ou approches.
- De développer des projets de médiation culturelle.
- De tisser des collaborations artistiques enrichissantes.
Étape 1 : Choisir le bon profil pour déposer votre demande de financement
Le choix de votre statut administratif est fondamental : il conditionne votre admissibilité à de nombreux financements.

- Au Québec : le statut d’artiste professionnel
Pour déposer des demandes de financement, vous devez avoir le statut d’artiste professionnel, selon les critères du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) :
- Vous déclarer comme artiste professionnel.le.
- Créer des œuvres, pratiquer un art à votre propre compte ou offrir vos services, moyennant rémunération.
- Être reconnu·e par vos pairs.
- Avoir participé à une production indépendante de votre formation dans un contexte reconnu par vos pairs ou avoir diffusé un corpus d’œuvres dans des lieux ou contextes reconnus.
- En France
Pour déposer des demandes de financement en France, vous devez :
- Être enregistré.e auprès de l’URSSAF et détenir un numéro SIRET.
- Être parfois inscrit.e au Centre de Formalités des Entreprises.
- Être en mesure d’émettre des devis et factures.
- Diffuser ou vendre vos œuvres dans un cadre professionnel.
- Déclarer vos revenus artistiques (même modestes).
- Les autres options possibles
D’autres statuts permettent d’obtenir des financements :
- Faire partie d’un collectif d’artistes.
- Être membre d’une association professionnelle d’artistes.
- Être partenaire d’un OBNL (Organisme à but non lucratif).
- Faire partie d’une association loi 1901.
- Les questions à vous poser pour choisir votre profil de dépôt
Pour choisir le bon profil pour déposer votre demande de financement, posez-vous ces questions :
- Quelle est mon expérience artistique ? Est-ce que je suis un.e artiste professionnel.le ou de la relève ? Est-ce que je peux démontrer que j’ai produit des œuvres dans un contexte reconnu par les pairs ?
- Est-ce qu’il s’agit d’un projet collectif ou individuel ?
- Quel type de projets est-ce que je souhaite réaliser ? (création d’une œuvre, projet en médiation culturelle…).
- Est-ce que j’ai un statut particulier au Canada ou en France ? (ex : immigré non résident permanent, artiste de la diversité, en situation d’handicap…).
Étape 2 : Choisir les sources de financement
Il existe quatre grandes catégories de financement à envisager :

- Le financement public
Le financement public est un levier incontournable pour les artistes émergent.es comme confirmé.es.
Les programmes publics existent à plusieurs échelles : locale, régionale, nationale et internationale.
Au Québec : la politique d’intégration des arts à l’architecture
Adoptée en 1961, la politique québécoise impose qu’environ 1% du coût de construction ou de transformation d’un bâtiment public soit dédié à l’intégration d’une œuvre d’art permanente.
Vous pouvez consulter les appels d’offres publics sur la plateforme du SEAO : https://www.seao.ca/
Au Québec : les programmes spécifiques pour certains types de profils
Des programmes spécifiques existent pour :
- Les artistes de la relève (moins de 5 ans de pratique)
- Les artistes autochtones, immigré.es, nouveaux arrivants, en situation de handicap, ou issu.es de la diversité.
En France : le 1% artistique
Depuis 1951, toute construction ou extension d’un bâtiment public financé par l’État doit consacrer 1% des coûts des travaux à la commande ou à l’intégration d’une œuvre d’art.
Vous pouvez consulter la plateforme des appels à projets publics : https://www.marches-publics.gouv.fr/entreprise
En France : les programmes spécifiques pour certains types de profils
Des programmes spécifiques existent pour :
- Les artistes de la relève (âgé.e de 30-35 ans maximum, n’ayant jamais reçu de financement et réalisant une première œuvre)
- Les artistes de la diversité, migrant.es, réfugié.es, primo-arrivant.es, résident.es de quartiers prioritaires (QPV).
- Les fondations
Plus discrètes mais souvent puissantes, les fondations peuvent devenir des alliées précieuses.
Avant de déposer une demande de financement, posez-vous les bonnes questions :

Au Québec : le statut d’Organisme de bienfaisance
Pour pouvoir déposer une demande de financement auprès d’une fondation, vous devez être enregistré en tant qu’organisme de bienfaisance auprès de l’ARC ou être parrainé par le CAM.
En France : le statut d’Organisme d’intérêt général
Pour pouvoir obtenir un financement d’une fondation, vous devez avoir le statut d’Organisme d’intérêt général.
Cette qualification fiscale vous sera attribuée par l’administration fiscale si votre organisme remplit certaines conditions :
- Être une association loi 1901.
- Avoir une activité non lucrative, orientée vers une large communauté et s’inscrivant dans une mission d’intérêt général.
La prise de contact avec les fondations :
Après avoir identifié les fondations intéressantes :
- Appelez la fondation afin d’obtenir des renseignements vous aidant pour la préparation de votre dossier.
- Faites votre demande de financement via le formulaire ou, s’il n’y en a pas, identifiez clairement le bon interlocuteur. Contactez-le de manière personnalisée.
- Rappelez-vous qu’obtenir le financement d’une fondation peut être un travail de longue haleine mais cela en vaut la peine dans la durée.
- Les commandites / sponsoring
Les commandites (ou sponsoring) n’ont pas le même objectif que le mécénat.

La prise de contact :
Au-delà des grandes entreprises connues qui donnent dans le secteur culturel, pensez à solliciter les entreprises locales. Elles sont souvent plus accessibles et en recherche de projets à impact local.
Lorsque vous sollicitez un financement auprès d’une entreprise :
- Identifiez l’alignement (valeurs, public, secteur).
- Repérez le bon canal (commandite/sponsoring, mécénat/don).
- Trouvez le bon interlocuteur ou déposez le formulaire.
- Proposez une offre claire.
- Soyez précis.e sur les retombées ou bénéfices pour l’entreprise.
- Présentez un projet structuré (dates, livrables, budget).
- Ajoutez une note humaine (histoire, ancrage local).
- Relancez avec courtoisie et persistance.
- Les dons d’individus
Vous avez une communauté engagée ? Transformez-la en cercle de soutien financier !
Le sociofinancement :
Une campagne de sociofinancement permet de recueillir des dons du public pour réaliser un projet précis, en échange de contreparties symboliques ou artistiques.
Vous pouvez utiliser des plateformes telles qu’Ulule, Kickstarter, La Ruche (Québec).
Pour que votre campagne de sociofinancement fonctionne, vous devez avoir :
- Un objectif clair et mobilisateur : financer une exposition, un catalogue ou une œuvre monumentale par exemple.
- Des contreparties attractives : œuvres signées, tirages limités, visites d’ateliers…
- Une campagne courte et rythmée : entre 30 et 45 jours, avec des mises à jour régulières.
Le cercle des donateurs :
L’objectif est de fidéliser un groupe restreint de personnes prêtes à contribuer financièrement, de façon ponctuelle ou mensuelle.
Si vous n’avez pas d’organisme à but non lucratif, vous pouvez vous associer à un centre d’artistes ou à une fondation pour pouvoir émettre des reçus de dons.
La vente caritative :
Vous pouvez ouvrir les portes de votre atelier ou organiser une vente privée de vos œuvres, avec une dimension solidaire ou de levée de fonds.
Les ventes doivent passer par un organisme à but non lucratif ou par une association d’intérêt général.
Étape 3 : Préparer votre dossier ou votre campagne

Pour bien préparer votre demande de financement :
- Contactez toujours un interlocuteur et, si cela est possible, participez à la réunion d’informations pour poser vos questions.
- Planifiez votre calendrier des dépôts à l’avance pour ne pas vous laisser surprendre par les délais.
- Soyez réaliste dans vos objectifs et précis.e dans l’impact attendu.
- Présentez les retombées attendues de la réalisation du projet sur l’évolution de votre œuvre ou de votre carrière.
- Inscrivez-vous en avance aux plateformes de dépôt (ex: CALQ pour le Québec).
- Définissez un plan de communication en cas de campagne de collecte de dons et un plan de visibilité en cas de sponsoring/commandites.
- Gardez en tête, pour le montant à demander, que les subventions couvrent rarement 100% d’un projet (en général elles couvrent 75 à 80%). Vous devez démontrer une diversité des sources (fonds propres, partenaires, autres subventions).
Étape 4 : Fidéliser vos donateurs
Une fois les fonds octroyés :
- Remerciez rapidement et de manière personnalisée vos donateurs.
- Communiquez régulièrement sur les coulisses du projet et les avancées concrètes grâce à leur soutien.
- Offrez des moments privilégiés à vos donateurs : visite d’atelier, accès en avant-première à des œuvres…
- Créez un lien humain : appel ponctuel, rencontre personnalisée…
- Valorisez leur impact : partage de témoignages, retombées culturelles ou sociales.
Un donateur fidélisé devient un véritable ambassadeur de votre projet artistique.
Trouver un financement pour un projet artistique n’est pas un rêve inaccessible.
C’est une étape qui demande de la clarté, de la préparation et une bonne connaissance des leviers à activer.
Subventions publiques, appels à projets, financement participatif, partenariats privés, mécénat…
Les opportunités sont nombreuses, à condition de les connaître et de savoir comment les aborder.
En tant qu’artiste, apprendre à structurer votre démarche, à raconter votre projet avec impact et à valoriser ce qu’il apporte à la société est une compétence précieuse – voire indispensable – pour faire grandir votre pratique.
Commencez dès aujourd’hui à repérer les sources de financement qui résonnent avec votre démarche, à clarifier vos besoins et à préparer vos outils de présentation.
Votre projet mérite d’exister. Donnez-lui les moyens de se réaliser !

PAR: VICTORIANE JEAN-BAPTISTE
Victoriane est responsable des réseaux sociaux chez Art x Terra .
Elle est aussi rédactrice dans les arts visuels.

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