Article inspiré du cours « La procrastination ou l’art de tout remettre au lendemain » avec Sophie Desplat alias DS. KAMALA artiste numérique et art-thérapeute co-créative.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la procrastination n’est pas liée à la paresse d’accomplir des tâches qui ne nous plaisent pas. Elle est plutôt liée principalement à des peurs qui, une fois bien identifiées et comprises nous permettent de mieux passer à l’action.

Alors go pour un tour d’horizon de ces peurs et pour enfin accomplir ces tâches trop souvent reportées.

La procrastination c’est cette capacité qu’on a à reporter les choses que l’on sait être importantes, mais qu’on ne fait pas. Souvent ces choses nous sortent de notre zone de confort.

La comptabilité, contacter des galeries, établir des contacts pour de nouveaux partenaires, montrer son art. La liste peut être très longue. Pour nous conforter dans cet état d’être, nous comblons notre journée par une foule de choses qui, au final, sont inutiles.

Qu’est-ce que la peur ?

La peur est avant tout l’une des 4 émotions de base de l’être humain. Elle côtoie la joie, la colère et la tristesse.  Les émotions sont un message qui vient de l’intérieur de nous et qui va nous permettre de réagir en cohérence avec ce qui se passe à l’extérieur, de passer à l’action … ou pas.

Saviez-vous que seulement 8% de nos peurs sont fondées ?  Pour bien comprendre ce phénomène, sachez que la peur est principalement liée à notre cerveau reptilien (cerveau de l’instinct ou dinosaure) qui cherche à nous informer d’un danger à venir. Cette mémoire ancienne était utile à l’époque où nous étions des chasseurs-cueilleurs, car elle nous informait d’un danger à venir. À notre époque moderne, rare sont les dangers qui mettent en péril notre survie.

La peur est une perception d’une situation à venir nécessitant de la prudence et ses 3 premières lettres PER peuvent se définir ainsi : Perception Erronée de la Réalité. Cette définition est beaucoup plus compatible avec notre époque, n’est-ce pas ?

Quelles peurs vous paralysent ?

Le fait de comprendre ses peurs, de les identifier et d’en prendre conscience, plutôt que de les recevoir de manière automatique va nous permettre d’identifier plus clairement ce qui nous empêche de passer à l’action au lieu d’être en réaction avec une situation donnée.

La peur de l’imperfection

Certaines personnes ont besoin que tout soit parfait avant de passer à l’action. L’œuvre, le portfolio, les photos, absolument tout y passe. Cette recherche de perfection sous-entend que la valeur de la personne est définie par ce qu’elle fait.

Il est important ici de se rappeler que ce que vous êtes n’est pas ce que vous faites. Comme la personne attend que tout soit parfait, elle retarde inévitablement le moment de passer à l’action.

La peur de l’inconnu

Cette peur est reliée à notre sécurité, de ce qui pourrait se passer si nous sortons d’une zone connue. Sans parler de zone de confort, la zone connue est de rester dans une situation qui n’est pas nécessairement confortable, mais qui nous arrange, nous accommode.

La peur d’être jugé

Montrer son travail, à nos proches ou à des inconnus au cours d’une exposition, nous expose au regard de l’autre. Et si les commentaires ne sont pas bons ? Cette peur reliée à l’enfance nous place dans une posture d’enfant face à l’adulte.

En prendre conscience permet de ramener un équilibre d’égal à égal et de se responsabiliser face à comment on reçoit les commentaires.

La peur de faire des erreurs

Cette peur est liée à notre culture et éducation notamment où, dans le système scolaire, il importe de donner la bonne réponse, où il n’y a pas place à l’erreur. L’erreur étant considérée comme fautive peut mener à être jugé.

Pourtant, se tromper c’est apprendre, c’est être informé qu’il faut faire les choses autrement. Demandez-vous : comment puis-je faire les choses autrement la prochaine fois pour que cela fonctionne ?

La peur du succès

Cette peur est intéressante parce qu’elle est plus forte que la peur de l’échec. Un échec implique que nous restons dans une zone connue alors que le succès implique qu’il y aura des changements dans notre vie ce qui peut être très impactant.

Qu’est-ce qu’on risque de perdre si on réussit ?  Cette peur amène inconsciemment à l’autosabotage pour certaines personnes par crainte de changer de personnalité, de perdre du temps de qualité en famille, d’être submergé de travail, etc.

La peur de maintenir un haut niveau de performance

Cette peur est d’avoir le sentiment que les autres attendent de nous qu’il nous faille faire toujours plus et mieux ce qui nous met une pression inutile sur les épaules.

Ceci aura pour effet que nous nous retiendrons d’être dans notre excellence par crainte de ne pas y arriver.

La peur du changement

Cette peur est intimement liée à notre zone de connu, de confort. Nous sommes bien dans notre routine, dans nos pantoufles.  Comme pour la peur de la réussite, on peut se poser la question : qu’est-ce que je risque de perdre, que j’ai actuellement, si les choses changent ?

La peur de la responsabilité

C’est la peur de dire oui à trop de choses, de monde et d’être débordé. La responsabilité c’est le pouvoir de choisir.

Choisir de faire les bonnes actions pour notre carrière d’artiste, de faire ce qui est important pour nous, et non pour les autres, afin d’atteindre notre plein potentiel.

La peur d’éprouver des émotions désagréables

Certaines tâches ne sont pas agréables à accomplir, mais sont pourtant essentielles, que l’on pense à la comptabilité notamment ou aller au-devant du public faire connaître son travail. Repousser ces tâches ne fait que prolonger le malaise.

La peur de terminer ce que l’on a commencé

Ici nous sommes dans un sentiment inverse. Vous êtes dans le plaisir de la création d’une œuvre en particulier et vous en anticipez la fin, pour ne pas voir ce plaisir prendre fin.

La peur du vide s’installe, peur qu’il n’y ait plus rien à venir.

Un petit truc pour vous aider à faire la transition en douceur et vous assurer de terminer vos projets : commencez-en un nouveau ! Vous anticiperez ainsi le plaisir de vous y mettre une fois que l’ancien sera complété.

La peur du rejet

En tant qu’artiste, nous sommes des êtres sensibles et nous sentons rejetés lorsque notre travail, nos projets, ne reçoivent pas les commentaires escomptés.  Ce qui est important à retenir ici est que ce que vous êtes n’est pas ce que vous faites.

Le jugement de l’autre ne vous appartient pas et vous être libre de décider si vous le prenez pour avancer ou non.

La peur de prendre des mauvaises décisions

Tourner autour du pot et se ronger les sangs à savoir quelle décision vous devez prendre, vous connaissez ?

La meilleure des décisions que vous pouvez prendre est d’assumer vos décisions.

Ceci peut sembler simpliste, mais c’est en effet l’unique solution puisqu’il est impossible de déterminer avec précision quelle décision peut-être la meilleure entre plusieurs choix.

Faire un choix éclairé, quelle qu’en soit l’issue, vous permet de prendre vos responsabilités et soit de gagner, soit de corriger le tir (peur de faire des erreurs).

Identifier ses peurs et les vaincre.

Maintenant que nous comprenons mieux les peurs et leur mécanisme, voyons comment les vaincre.

Tout d’abord, acceptez la peur comme étant une information utile. Cessez de vous taper sur la tête en vous autosabotant. Prenez un petit pas de côté, identifiez votre peur et analysez-là. Vous êtes un être humain, c’est normal d’avoir peur.

Évaluez ensuite le niveau de menace. Est-ce que votre vie est menacée ? Probablement pas. Votre peur fait en sorte que vous vous faites des scénarios qui ne se réaliseront pas. Qu’elles sont les croyances qui se cachent dans ces scénarios, quelles sont les pensées automatiques qui viennent à vous ?

En identifiant ces croyances, vous pouvez les déstabiliser. Quelles sont les preuves concrètes en faveur de ces scénarios, croyances que vous avez en tête ? Quels autres sens pouvez-vous donner à la situation ? Si la pensée automatique est vraie, est-ce si grave ?

En relativisant la situation, nous avons l’occasion de créer une nouvelle pensée qui nous aidera à vaincre cette peur et à nous donner le courage d’avancer. Créez-vous un mantra pour l’occasion, une phrase rassurante et positive qui remplacera graduellement l’ancienne croyance et vous aidera à passer à l’action.

Au final, qu’avez à gagner de vaincre vos peurs ? Plein de belles choses. Vous nourrissez votre estime personnelle, vous pouvez rencontrer de nouvelles personnes, vous pouvez inspirer des gens autour de vous.

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