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Choisir sa cible

Artsy Shark / Art X Terra

Comment les grands de ce monde réussissent-ils? En concentrant leurs efforts.

Quand on demande à Bill Gates ce qui lui a permis le premier fournisseur informatique mondial, il répond sans ambages : le « focus ».

Rester concentrer sur ses objectifs, et surtout bien cibler sa stratégie pour y arriver est essentiel pour bien développer l’aspect transactionnel de sa production artistique.

Plusieurs artistes qui font leurs premiers pas dans la vente éprouvent ce problème d’un manque de balises bien définies : ils proposent tout un éventail d’oeuvres, des paysages aux portraits en passant par les natures mortes, le tout présenté sur une panoplie de supports. Ils insistent sur leur polyvalence.

Cibler la création

« Le problème, explique la coach Carolyn Edlund, c'est qu'en misant sur l'étendue de ses talents, on omet d’en démontrer la profondeur. »

Si on ne concentre pas sur un aspect de sa production, par exemple les portraits, le risque est grand de laisser son public indifférent.

Les amateurs qui feront défiler vos œuvres ne manqueront pas de se demander ce que vous faites exactement, voire de considérer votre démarche comme un passe-temps.

Être « généraliste » vous fait courir le risque d’être facile à oublier.

Vos œuvres ne se démarquent pas et sombrent dans l’oubli rapidement.

Cibler davantage les œuvres sur lesquelles vous travailler, vous permet de les raffiner, et de présenter un portfolio comportant davantage de profondeur. Ce qui le rend d’autant plus mémorable pour les amateurs.

Cibler le public

Autre domaine où le manque de direction, de «focus», est très fréquent : le marché ciblé et la clientèle que l’on veut conquérir. Exposer en galerie, vendre aux collectionneurs ou produire des œuvres sous licence, ce sont là des objectifs exigeant des démarches et des stratégies très différentes.

En ne choisissant pas une cible précise, le risque de faire des efforts en vain et de voir ses œuvres perdues dans la masse est grand. D’une part, une démarche de distribution mal définie nuit à la production : les œuvres qui attirent les collectionneurs sont différentes de celles qui attirent les portails internet qui voudraient acheter une licence d’utilisation.

S’éparpiller en tentant de vendre à tous les publics en même temps réduit l’effort consacré à développer un segment de marché. Cela fait également en sorte que le catalogue proposé n’est pas clairement défini pour les acheteurs recherchés.

À courir trop de lièvres à la fois, « on se fatigue, on se décourage et on abandonne » poursuit Carolyn Edlund. Si vous désirez vendre en galerie, identifier le marché, cibler les galeries où vous voulez vendre, documentez-vous sur le public et leurs besoins, et agissez selon cette analyse. Vous saurez comment adapter votre production à ce marché et sur la façon de présenter votre catalogue à ce segment de marché.

Cibler les actions

Enfin, concentrer ses efforts sur vos points forts porte fruit. Mettre sur pied une opération commerciale artistique exige des talents et des compétences dépassant le processus créatif. En clair, on se concentre sur les choses qu’on fait bien et on délègue celles qu’on fait moins bien. Outre une augmentation de sa productivité, on n’angoisse plus à faire des choses qui nous dépassent. Aller chercher de l’aide pour faire les envois, ou les impôts ou la programmation d’un site web fait économiser temps et argent.

Chaque fois qu’on passe du temps à cibler une stratégie, un marché ou une procédure, on gagne en productivité. Et c’est comme ça qu’on fait grandir l’entreprise.

Jean-François Parent, collaborateur sur le blog Art X Terra

Jean-François Parent  a été journaliste à Finance et Investissement 2006 à 2013.Géographe de formation, il s’est d’abord intéressé au développement régional avant de passer au journalisme. Il débute comme journaliste généraliste chez Canoë, où il occupe le poste de chef des nouvelles; il devient ensuite journaliste indépendant et signe des reportages dans La Presse et Le Droit, dans les magazines L’actualité et Reader’s Digest, et à la radio de Radio-Canada.

Hélène Leblanc
hleblanc@artxterra.com
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