04 Juil Partager son art pour mieux vendre
Artsy Shark / Art X Terra
Dans les salons et les foires, vos œuvres ne se vendront pas d’elles-mêmes.
Pour vendre votre art, il faut le partager !
C’est fait, vous avez obtenu un espace dans un salon d’envergure ou dans une foire importante. Les milliers de dollars investis dans l’aventure glacent le sang, et l’anxiété point : il faut rentabiliser l’investissement.
Le juste prix
Occupé à régler les centaines de petites choses à faire en vue du gros show à venir, il vous reste peu de temps pour régler LA question la plus importante : je vends à quel prix?
Et c’est là que les ennuis commencent.
L’an dernier, vos ventes ont été faibles et le montant de l’inscription, perdu.
Vous cherchez les causes : c’était une mauvaise année pour tout le monde, l’économie allait mal, le kiosque était mal situé, et toute cette sorte de choses.
Cette année, vous tentez de prévoir le coup : faut-il exhiber de nouvelles œuvres, offrir des rabais pendant le salon, choisir des œuvres qui conviendront davantage au public de ce salon, ou garnir ses présentoirs de petites œuvres pas chères, permettant de vendre davantage.
C’est qu’il faut atteindre un certain objectif de vente pour recouvrer les frais d’inscription et, si possible, financer les prochains mois.
Surgissent alors les sueurs froides, l’estomac noué, les longues nuits insomniaques.
L’éléphant au milieu de la pièce
C’est qu’un pachyderme fait son chemin nonchalamment dans votre esprit : vous détestez vendre! C’est l’aveu que vous vous refusez à faire. Vous en parlez pourtant : vendre, c’est ce que vous détestez le plus. Pas question d’être un de ces colporteurs à moitié menteurs qui peuvent vendre un frigo à un Inuit.
Pas question donc pour vous d’être un « vendeur ». Vous tentez de vous rassurer : votre travail parle de lui-même, les connaisseurs sauront reconnaître votre génie, si la qualité est au rendez-vous, ça se vendra tout seul.
Et voilà la raison pour laquelle vos ventes stagnent et que personne ne veut une de vos œuvres accrochées au mur de sa maison.
Vous ne vendez rien
C’est une attitude, une façon de voir les choses qui vous nuit et qui doit être jetée aux ordures. Vous ne vendez pas des voitures usagées.
En fait, vous ne VENDEZ RIEN.
Vous offrez aux collectionneurs la garantie, à vie, de connaître des moments de plaisir.
Votre art alimente l’âme créative de ceux qui le contemplent et enrichit l’esprit de ceux qui le possèdent.
Et ça, ça vaut son pesant d’or.
C’est un changement de perspective qu’il sera facile d’opérer une fois que vous comprendrez que l’art et ceux qui le pratiquent sont aimés, appréciés, et parfois même idolâtrés.
Se démenant avec des horaires de 9 à 5, les amateurs d’art vivent leur passion par procuration : un regard posé chaque jour sur l’œuvre qu’ils possèdent procure du plaisir. Voire du bonheur.
C’est ce que vous leur offrez.
Recommander et partager plutôt que vendre
Vendre son art, c’est comme parler d’un roman qu’on a aimé ou d’un resto préféré. On devient des « vendeurs » de choc lorsqu’on énumère toutes les raisons pour lesquelles quelqu’un devrait aller à ce resto ou lire ce bouquin.
Quand on recommande à quelqu’un de faire quelque chose qu’on a aimé, on partage. Il s’agit donc de partager votre art, de le recommander.
Tous portent ce trait en eux : on aime quelque chose, on en parle, et la personne qui écoute voudra en en faire l’expérience.
Pour cultiver ce trait du partage, cinq approches sont essentielles pour amener l’autre—l’acheteur—à suivre vos recommandations.
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- L’empathie : Mettez-vous à la place du client. Quand vous discutez de votre art, placez-les au centre de la conversation. Qu’est-ce qu’ils veulent? Qu’est-ce qui est important pour eux?
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- L’enthousiasme : C’est contagieux. Vous susciterez leur intérêt et alimenterez leur désir (d’acheter une de vos œuvres). Vous devez attiser leur enthousiasme.
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- L’encouragement : Vos œuvres sont une lumière au bout du tunnel, un arc-en-ciel après la pluie, qui durera toute la vie. Encourager les gens à acquérir une œuvre d’art, c’est les encourager à passer de bons moments chaque jour à la contempler.
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- La flexibilité : Discutez de tout et de rien, partager des moments de vie, enquérez-vous de leur santé, mais ramenez toujours la discussion à votre objectif premier : amener l’amateur d’art à devenir propriétaire d’une œuvre. La vôtre.
- L’urgence : Créer un sentiment d’urgence, c’est signaler que leur bonheur d’acheter votre œuvre est important pour vous.
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Proposer ses œuvres à la vente, c’est transformer la vie des gens. En effet, votre créativité est essentielle à la société. Et surtout, vos créations sont importantes pour les gens.
Jean-François Parent, collaborateur sur le blog Art X Terra
Jean-François Parent a été journaliste à Finance et Investissement 2006 à 2013.Géographe de formation, il s’est d’abord intéressé au développement régional avant de passer au journalisme. Il débute comme journaliste généraliste chez Canoë, où il occupe le poste de chef des nouvelles; il devient ensuite journaliste indépendant et signe des reportages dans La Presse et Le Droit, dans les magazines L’actualité et Reader’s Digest, et à la radio de Radio-Canada.
Magali Thiboud
Publié à 09:58h, 28 juilletVoilà ce que j’avais besoin de lire depuis longtemps… Merci!